9 October 2025
Coupure dans l’aide aux personnes en demande d’asile
Montréal, le 9 octobre 2025. Le Devoir rapportait ce matin que le gouvernement du Québec envisage de couper drastiquement les mesures de soutien offertes aux personnes en demande d’asile, parmi lesquelles l’aide financière de dernier recours ainsi que des mesures destinées aux mineurs non accompagnés.
Cette proposition s’inscrit dans un contexte de négociation avec le fédéral dans lequel le gouvernement provincial se disait prêt à sacrifier les services offerts aux personnes en demande d’asile si Ottawa ne répondait pas à ses différentes réclamations. Elle s’inscrit également dans une longue liste de décisions affaiblissant le soutien auquel ont droit les personnes en demande d’asile au Québec : la contestation judiciaire de l’accès aux services de garde subventionnés, la fin du fonds d’urgence destiné aux organismes communautaires, la fermeture du bureau d’aide juridique en immigration de Québec, la fin du programme de régionalisation et la coupure d’une aide supplémentaire pour les personnes qui reçoivent l’aide sociale.
Les organismes de la TCRI s’alarment très fortement des conséquences dévastatrices que ces nouvelles coupures auront sur les personnes qu’elles accompagnent au quotidien. L’accès à des mesures comme l’aide financière de dernier recours ou l’aide juridique s’avère essentiel pour que des personnes qui fuient la persécution puissent avoir la possibilité de s’installer et débuter leur processus d’intégration. En restreignant l’accès des personnes en demande d’asile au cours de francisation à temps plein, le gouvernement les prive d’un outil important pour s’intégrer à la société québécoise et entre en contradiction avec ses propres ambitions relatives à la préservation du français au Québec.
« Laisser les personnes qui fuient la persécution dans le dénuement le plus total, y compris des enfants et des familles, est une décision odieuse et inhumaine. Quand il s’agit d’immigration, ce gouvernement semble avoir perdu toute boussole morale au profit d’une logique purement comptable » affirme Stephan Reichhold, Directeur général de la TCRI.
« Au moment où les déplacements forcés atteignent des sommets à travers le monde, le gouvernement succombe au chant des sirènes populistes qui présentent les personnes en demande d’asile comme responsables de tous les problèmes auxquels est confrontée la société québécoise. Cette décision malavisée ne règlera en rien ces problèmes, au contraire ! » s’indigne Sarah Toulouse, Directrice générale Accueil et Intégration BSL.
La TCRI rappelle aux membres du gouvernement qu’à l’instar des politiques migratoires restrictives, la dégradation des conditions d’accueil des personnes en quête de refuge n’a pas d’effets sur les arrivées. Bien des pays l’ont essayé et n’ont fait qu’aggraver la situation. Le gouvernement doit veiller à l’intégration des personnes en demande d’asile plutôt que de négocier avec la dignité humaine et de s’enfoncer dans une logique d’exclusion de laquelle l’ensemble de la société québécoise ressort perdante.



