Présentation du projet TRACES

« La violence fondée sur le sexe vécue en contexte prémigratoire et périmigratoire : les impacts sur le parcours et l’adaptation des femmes immigrées et réfugiées installées au Québec »

Le projet TRACES (2019 à 2023) est financé par Femmes et Égalité des Genres Canada dans le cadre du programme « La violence fondée sur le sexe : Pratiques prometteuses pour aider les personnes survivantes et leur famille. ». Il signifie : Trajectoire de Refuge, et ACcueil des femmes en immigration au Québec, En Solidarité.

Définition de la violence fondée sur le sexe

Violence fondée sur les normes de genre et sur une dynamique du pouvoir inégale exercée à l’encontre d’une personne en raison de son genre, de son expression de genre, de son identité de genre ou de son genre perçu. La violence fondée sur le sexe prend de nombreuses formes, y compris la violence physique, économique et sexuelle, ainsi que la maltraitance émotionnelle (psychologique). Source.

Dans le cadre du projet, les termes violences genrées qui ciblent les femmes s’appliquent aussi à des violences plus subtiles et moins visibles. Ces violences ne se limitent pas aux agressions sexuelles, à la violence conjugale ou aux relations interindividuelles; elles sont les conséquences de rapports sociaux inégalitaires systémiques et intersectionnels (par exemple : genre/race/classe). Ces violences sont d’un potentiel traumatique et de risque de revictimisation qui peut affecter gravement certaines femmes dans leur processus d’insertion au Québec.

Vision

La vision qui anime le projet TRACES est celle d’un accompagnement des femmes qui renforce leurs stratégies de vie face aux violences intersectionnelles des rapports sociaux (genre/race/classe) dans leur installation au Québec.

Elle s’inscrit dans la voie tracée par la TCRI depuis plus de 40 ans, celle de la défense des droits des personnes réfugiées, immigrantes et sans statut à une citoyenneté pleine et entière au sein de la société québécoise.

Approches

Les approches théoriques qui guident notre travail sont des approches critiques orientées vers la transformation sociale et la réalisation de valeurs et pratiques de justice sociale, notamment :

  • L’approche féministe matérialiste et intersectionnelle;
  • L’approche des droits humains;
  • L’approche interculturelle tenant compte des rapports de pouvoir.

Nous privilégions une approche participative et coopérative inspirée de la recherche-action. La logique de nos activités est de viser la satisfaction réelle des besoins identifiés, en mettant les femmes au centre des réflexions et en prenant en compte leur point de vue.

Mandat

Le projet TRACES développe un modèle de pratiques prometteuses pour répondre aux besoins spécifiques des femmes immigrantes et en recherche de refuge au Québec affectées par les violences genrées. Les connaissances qui seront mobilisées et développées dans le cadre du projet, les protocoles de travail qui seront élaborés, et les activités qui seront menées serviront le même but commun, soit d’assurer une meilleure représentation et prise en charge des enjeux affectant ces femmes.

Les activités du projet sont des lieux de mobilisation et de développement de contenu, de validation et de suivi et d’évaluation des modèles de pratiques qui seront testés, adaptés et bonifiés.

C’est une pratique prometteuse systémique qui se développe tout le long du projet à travers plusieurs composantes qui contribueront à un meilleur accès et une adaptation des services sur la base des besoins exprimés par les femmes et les intervenantes et intervenants. Ces composantes sont les suivantes :

  • Actualisation des connaissances sur les réalités des femmes et des intervenantes

  • Appui au renforcement des compétences des intervenantes en mettant à leur disposition un guide sur les violences genrées et les traumas

  • Mise en place d’un dispositif de travail participatif avec les femmes sous forme d’un comité consultatif

  • Mise en place d’un dispositif de travail coopératif avec les intervenantes et intervenants sous forme de communauté intersectorielle et solidaire de coconstruction et d’adaptation des outils et pratiques d’échange

  • Renforcement du tissu organisationnel à travers un réseau-TRACES destiné à pérenniser les acquis du projet en créant un lien durable entre les professionnelles et professionnels en posture d’intervention. Ce réseau place les femmes réfugiées et immigrantes ayant subies des violences genrées au centre des réflexions, tout en leur offrant un espace adéquat d’expression de leurs besoins à cette étape cruciale de leur établissement au Québec

Le projet TRACES est mis en œuvre avec le concours de partenaires multisectoriels et des organismes, ainsi que celle des femmes et des intervenantes et intervenants à travers :

  • Un comité aviseur

  • Un comité consultatif femmes

  • Une communauté intervenante de coconstruction et d’adaptation
  • Des évaluatrices externes

Activités

Étude exploratoire de base

Au début du projet, une collecte d’information a été effectuée en plusieurs étapes :

  • Entrevues avec des intervenantes;
  • Entrevues avec des femmes immigrantes et en recherche de refuge;
  • Groupes cibles (focus groups) de présentation et de validation des résultats préliminaires.

Les informations collectées permettent de poser les bases du travail de co-construction et d’adaptation avec les intervenantes. Cliquez-ici pour accéder au rapport de l’étude exploratoire.

Activités de sensibilisation

Le projet réalise des webinaires sur les sujets suivants :

  • Demande d’asile;
  • Demande humanitaire;
  • Demande de parrainage;
  • Travail temporaire;
  • Racisme;
  • Diversité des réalités des femmes.

Ces webinaires sont diffusés sur la chaîne YouTube de la TCRI. Des infographies résumant des sections des webinaires sont également disponibles.

Activité pilote en partenariat avec le Centre de Réfugiés

Un modèle d’accompagnement de groupe participatif, adapté aux besoins des femmes et des organismes, s’est déroulé tous les jeudis pendant 8 semaines dès le mois d’août 2023. Il a été testé, puis évalué et mis à la disposition des organismes.

Ce modèle s’est appuyé sur :

  • L’expériences de prise en compte du trauma et du soutien psychosocial;
  • L’expériences des organismes communautaires en immigration;
  • L’expérience des organismes spécifiques de femmes;
  • Les lignes directrices TRACES : défense des droits; approches intersectionnelle et décoloniale, espace sûr.

L’objectif? Créer un espace dynamique et flexible afin de créer des liens entre femmes, se partager les bonnes pratiques en termes de ressources disponibles mais aussi partager des activités ludiques et prendre soin de soi.

Guide pratique pour l’intervention auprès des femmes avec un parcours migratoire (FPM)

Les réalités spécifiques auxquelles sont confrontées les femmes avec un parcours migratoire requièrent des moyens d’intervention, un accompagnement et des services au plus proche de leurs besoins. Conçu pour faciliter le travail des personnes intervenantes, qui font souvent face au manque de ressources, de temps et de services adaptés, ce guide a été co-construit entre la TCRI et des personnes intervenantes elles-mêmes. Il contient des annexes composée d’un lexique, d’une bibliographie, d’une foire aux questions, d’une boîte à outils et d’un quiz pour tester vos connaissances (voir en dernière page du guide).

Cette co-construction a donné naissance à la Communauté solidaire et participative en intervention auprès des femmes en immigration (CSPI). Pour plus de détails sur sa genèse et sa composition, rendez-vous dans l’introduction du guide ci-dessous :

Les partenaires avec lesquels TRACES a collaboré regorgent de ressources avec lesquelles s’outiller. En voici quelques exemples :

Saadatou Abdoulkarim

Coordonnatrice du projet TRACES

Saadatou a une formation universitaire de 3e cycle en sociologie à l’UQAM. Elle a mené sa recherche sur les expériences de femmes provenant d’Afrique de l’ouest qui résident à Montréal, sous l’angle des inégalités de genre et dans le contexte des migrations Sud/Nord. Elle a travaillé comme chargée de cours à l’UQAM pour les cours Perspectives féministes intersectionnelles, puis Genre, immigration et ethnicité. Saadatou a aussi travaillé comme assistante de recherche à la CDPDJ et à l’IRIPI. Et en Afrique de l’ouest elle a travaillé comme cheffe de projet en intervention communautaire auprès des femmes et ensuite comme consultante en recherche sur le genre et en évaluation de projets.

Pour contacter Saadatou, écrivez-lui à l’adresse [email protected].